Origines
Très peu de connaissances
Leur étude est difficile car ce sont les vertébrés qui se conservent le moins bien. Les fossiles anciens sont peu nombreux. La recherche s'accélérant, de nouvelles connaissances font évoluer les connaissances tous les jours.
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Deux hypothèses
Les premiers ancêtres des reptiles apparaissent sur terre il y a environ 340 millions d’années.
Les ancêtres des serpents sont apparus il y a à peu près 150 millions d’années. On ne sait presque rien de l'origine des scolécophidiens tant il est difficile de trouver leurs petits squelettes particulièrement fragiles.
Les plus anciens fossiles dates de 96 à 100 millions d'années.
Depuis le 19ème siècle, deux groupes de scientifiques (que l’on pourrait en gros résumer aux biologistes et aux paléontologues) s’opposent sur l’origine des serpents.
Certains pensent qu’ils seraient issus d'un reptile marin vivant au crétacé : le mosasaurus. Cette hypothèse s’appuie entre autres sur la découverte d’un serpent marin muni de petites pattes. Certains chercheurs défendent cette hypothèse parce que la plupart des serpents fossiles vieux d’une centaine de millions d’années sont clairement aquatiques.
D’autres pensent que les serpents viennent d’un reptile terrestre et auraient perdu leurs pattes avec le temps.
Des analyses génétiques menées par Nicolas Vidal et ses collègues de l’université de Pennsylvanie confortent la deuxième hypothèse en faisant apparaître une plus grande proximité avec les dragons de Komodo qu’avec les mosasaurus. Cette approche est maintenant plutôt privilégiée. Les premiers serpents auraient pu perdre leurs pattes pour faciliter la capture des proies sous terre.
Il est intéressant de mélanger ces deux types d’informations. D'après Catherine Klein (postdoctorante à l’université Friedrich-Alexander d’Erlangen-Nürnberg, en Allemagne) « Les analyses génétiques des espèces existantes permettent d’en établir le cousinage. Puis les fossiles inscrivent cette réalité dans le temps ».
Deux périodes d'extinctions
La transition Crétacé-Paléogène a vu disparaître 76 % de toutes les espèces. Cette extinction majeure correspond à l'impact d'une météorite dans le golf du mexique, il y a 66 millions d'années. On estime que les températures ont fortement baissé pendant plusieurs années, d'où l'extinction majeure. Certains clades ont totalement disparu, d'autres, comme les mammifères, les oiseaux, les batraciens, les poissons... ont été massivement affectés, mais se sont rapidement développés et dispersés sur l'ensemble du globe.
Certains pensent que les serpents ont peut-être été moins affectés par cette extinction de masse. En effet, les serpents peuvent ne pas manger pendant plusieurs mois. Les nombreuses espèces souterraines qui se nourrissent de fourmis et de termites n'auraient pas eu besoin de sortir pour s’alimenter. Cette hypothèse est loin de convaincre tout le monde.
Il est difficile de savoir avec certitude si la diversification des serpents s'est faite au crétacé ou plus tard.
Certains chercheurs pensent au contraire que les serpents ont fortement souffert pendant cette période. Des études font apparaître une forte diminution du nombre d’espèces dans l’Ouest de l’Amérique du Nord, mais ces résultats ne peuvent pas pour l’instant être extrapolés ; on ne peut pas vraiment s'avancer pour l’ensemble de la planète. Une équipe anglo-allemande (Catherine G. Klein, Davide Pisani, Daniel J. Field, Rebecca Lakin, Matthew A. Wills et Nicholas R. Longrich) a publié mardi 14 septembre 2021 une étude qui conforte cette hypothèse. Ils ont constaté une augmentation de la disparité vertébrale à la suite de l'extinction, avec des augmentations simultanées de la taille corporelle moyenne et maximale, et la dispersion vers des territoires inoccupés jusqu'à cette époque. Une deuxième extinction suivie d'une récupération (avec une diversification) aurait eu lieu pendant la fin de l'Eocène et l'Oligocène (il y a une trentaine de millions d'années). Elle aurait été liée à un fort refroidissement. Certains serpents seraient devenus diurnes pour mieux profiter de la chaleur relative de la journée. Cette époque aurait grandement participé à la diversification que nous connaissons aujourd'hui. Le réchauffement de la fin de l'oligocène permet à certains clades de conquérir de nouveaux territoires à des latitudes plus élevées. |
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Les booïdes sont les plus nombreux pendant une quarantaine de millions d'années, jusqu'à il y a 23,5 millions d'années. Les colubroïdes sont apparus plus récemment
Disparition des pattes
Les serpents qui n'ont plus aucune trace osseuse de membres datent d'au moins 85 millions d'années.
Aujourd'hui, plus aucun serpent n'a de traces de membres antérieurs, mais les boïdés et pythonidés (serpents primitifs) ont des membres postérieurs vestigiaux. Bien que très peu développés, ils leur permettent de se saisir la femelle pendant l'accouplement.
On voit sur le graphique ci-contre que le groupe des reptiles n'a aucun sens en phylogénétique. L'être humain est plus proche d'un serpent qu'une tortue. |
 Echelle en millions d'années |
